Coraux mous non-photosynthétiques
J. Charles DELBEEK
Au cours des 15 derni?res ann?es la capacit? de recr?er
un morceau de r?cif vivant ? son domi-cile a atteint des sommets sans pr?c?dent.
Avec le d?veloppement de l'?clairage d'intensit? ?lev?e, la maintenance
de coraux exigeant de la lumi?re est devenue possible car maintenant ? la
port?e de presque chaque aquariophile. Des coraux tels Acropora, Montipora
et Seriatopora sont maintenant couramment maintenus et reproduits dans des
aquariums personnels. Toutefois il subsiste un groupe de coraux qui, en d?pit
des progr?s r?alis?s au cours des quinze derni?res ann?es, ont pourtant
prouv? qu'ils sont presque impossibles ? maintenir. Bien qu'il y ait quelques
cas isol?s o? quelques succ?s ont ?t? rapport?s, la maintenance de ces
coraux durant de longues p?riodes, au cours desquelles la croissance et la
multiplication ont approch? des taux proches de ceux de la nature, reste
encore illusoire. Couramment connus comme coraux sans zooxanthelles ou non-photosynth?tiques,
ils comprennent diff?rents genres et familles.
Dendronephthya species |
Ceux-ci comportent des coraux mous comme Chironephthya, Dendronephthya,
Scleronephthya, Siphonogorgia et les gorgones comme Acabaria, Acalcygorgia,
Melithaea et Subergorgia, les coraux noirs et les coraux fil de fer comme
Anthipathes et Cirrhipathes, les coraux filigranes (coraux hydro?des) comme
Stylaster et Distichopora ainsi que bien s?r les coraux durs du genre Tubastrea.
Les raisons de ce faible succ?s avec la majorit? de ces coraux peuvent ?tre
reli?es au fait que ces coraux n?cessitent d'?tre nourris. Il faut leur
fournir suffisamment de nourriture d'esp?ces et tailles ad?quates. Jusqu'?
pr?sent, on ne savait presque rien concernant les exigences alimen-taires
de ces coraux. La plus grande partie des coraux mous et des gorgones d?pendent
essen-tiellement des zooxanthelles pour leur alimentation. Toutefois des ?tudes
r?centes ont montr? que les zooxanthelles ne sont pas capables de couvrir
l'int?gralit? des besoins nutri-tionnels de tous les coraux mous. Fabricius
et Klumpp (1995) ont d?couvert que douze des esp?ces de coraux mous photosynth?tiques
courants ?tudi?s vivant dans la Grande Barri?re de Corail ne pouvaient
pas couvrir leurs besoins en carbone par la seule photosynth?se. Ceci soul?ve
la question de savoir d'o? justement ils obtiennent leur carbone? De nombreux
octocoralliaires sont connus comme mangeurs polytrophiques ceci signifiant
qu'ils sont capables d'obtenir la nutrition de plus d'une source (Williams,
1993). Les sources possibles peuvent ?tre l'une ou toutes celles qui suivent:
l'absorption directe de nutriments, l'ingestion de zooplancton et/ou de phytoplancton
ou l'ingestion de "neige marine " avec ses mati?res bact?riennes et organiques
qui l'accompa-gnent. Plusieurs ?tudes ont montr? que les coraux mous, les
gorgones et les plumes de mer (Pennatulac?s) peuvent se nourrir de divers
zooplanctons comme des ?ufs et des nauplies de cop?podes, d'autres ?ufs
d'invert?br?s et d'autres petits animalcules de faible mobilit?. Nombre
de ces ?tudes, toutefois, ont ?t? men?es en laboratoire, utilisant des
nourritures artificielles (Artemia) ou des concentr?s de zooplancton naturel
de densit? inconnue (Fabricius et al.,1995b).
Ces ?tudes ont montr? que les octocoralliaires sont hautement s?lectifs
en ce qui concerne les formes non fuyantes comme les larves de mollusques,
t?moignant d'une faible capacit? de capture de proies plus mobiles comme
de grands cop?podes adultes. Cette faible capacit? de capture est tr?s
probablement due ? un manque de n?matocystes efficaces, ayant pour r?sultat
une s?lection de proies moins mobiles (Fabricius et al., 1995 b). En fait,
Fabricius (donn?e non publi?e) a trouv? que l'incapacit? de manger du
zooplancton ?tait r?pandue chez les genres de coraux mous avec zooxanthelles
de la Grande Barri?re R?cifale (c. ? d. : Sarcophyton 3 spp., Sinularia
2 spp., Cladellia sp., Nephthea sp. et Paralemnalia sp.). Jusqu'? pr?sent,
le r?le que joue le phytoplancton dans la nutrition des octocoralliaires
photosynth?tiques n'est pas tr?s clair mais de nouvelles informations montrent
qu'il contribue seulement ? une petite partie du budget nutritionnel de nombreux
octocoralliaires (Fabricius et al., 1995 a et b). Quoi qu'il en soit, un certain
nombre des ?tudes qui se sont int?ress?es ? la capacit? des coraux de
manger du zoo-plancton utilisaient souvent des nauplies d'Art?mia comme proies
dans des situations contr?- l?es. Les Artemia sont plut?t grandes et il
n'est pas surprenant ?tant donn? les petits n?ma-tocystes inefficaces de
nombreux coraux mous qu'elles ne soient pas captur?es facilement. Peut-?tre
que du zooplancton plus petit comme des nauplies de cop?podes, des rotif?res
ou des infusoires marins sont absorb?s. Toutefois, la question subsiste,
si ce n'est pas le zooplancton quelles sont leurs proies principales?
Le phytoplancton constitue un ordre de grandeur plus courant dans les r?cifs
coralliens que le zooplancton. Des ?tudes ont montr? que le phytoplancton
est d'une fa?on ou d'une autre ?puis? dans les r?cifs coralliens, bien
que personne ne sache o? il va (dans Fabricius et al., 1995 b). En 1961 Roushdy
et Hansen ont d?montr? que le corail mou asymbiotique Alcyonum digitatum
se nourrissait avec du phytoplancton dat? au carbone 14 (dans Fabricius et
al., 1995 a). En 1969 il a ?t? d?montr? que le Pennatulac? Ptilosarcus
gurneyi provenant des eaux temp?r?es se nourrit essentiellement de phytoplancton;
son ?clatante couleur orange, le r?sultat de carot?no?des provenait d'un
r?gime ? base de dinoflagell?s (dans Best, 1988). Elyakova et al. (1961)
ont trouv? au cours d'une ?tude g?n?rale des carbohydrases chez les invert?br?s
marins la pr?sence de laminarase et d'amylase chez trois esp?ces de coraux
mous avec zooxanthelles du genre Alcyonium. Ces substances chimiques sont
des enzymes impliqu?es dans la digestion de mati?re v?g?tale. Ce n'est
qu'apr?s 1995 que Fabricius et al. (1995 a et b) ont publi? des docu- ments
qui ont tr?s clairement montr? que les coraux mous sans zooxanthelles Dendronephthya
hemprichi de la Mer Rouge se nourrissaient largement de phytoplancton, b?n?ficiant
plus que suffisamment de carbone pour couvrir les besoins de la respiration
et de la croissance (Fabricius et al., 1995 b). Bien que ces esp?ces se nourrissent
aussi de zooplancton, seuls 2,4 ? 3,5% des besoins journaliers de carbone
de ce corail ?taient satisfaits par l'ingestion de zooplancton. Trois autres
octocoralliaires non symbiotiques, D. sinaiensis, Scleronephthya corymbosa
et la gorgo- ne Acabaria contiennent ?galement des quantit?s importantes
de phytoplancton dans leurs cavit?s gastroventriculaires (Fabricius et al.,
1995 a). Les adaptations pour la capture du phytoplancton comprennent de petits
espaces entre les pinnules de Dendronephthya hemprichi qui semblent id?aux
pour filtrer le phytoplancton du courant. Les grands spicules trouv?s dans
le tronc du corps et autour des polypes de Dendronephthya spp., semblent avoir
davantage un r?le de maintien du corps et des polypes dress?s dans le puissant
courant plut?t que de protection contre la pr?dation leur permettant de
filtrer avec efficacit? le phytoplancton pr?sent dans le courant qui passe
(Fabricius et al., 1995 b). Certaines des croissances les plus impressionnantes
de Dendronephthya spp. sont le plus souvent trouv?es sur les ?paves de bateaux
du Pacifique sud o? les structures sont souvent fortement ancr?es au-dessus
du fond se projetant dans le courant! Il est tentant de les assimiler avec
les fermes ? hu?tres, o? les hu?tres sont pendues dans des cages bien
au-dessus du fond et au sein des courants puissants. Les deux organismes se
nourrissent de phytoplancton et en cons?quence b?n?ficient de ces positions
en ?tant expos?s ? des concentrations maximales de phytoplancton. A la
lumi?re de ces nouveaux t?moignages, les scientifiques ont besoin de r??valuer
le r?le du phytoplancton dans la nutrition des autres octocoralliaires. Plusieurs
?tudes sont maintenant en cours afin de d?terminer jusqu'? quel point ?
la fois les possesseurs de zooxanthelles et ceux qui en sont d?pourvus se
nourrissent effectivement de zooplancton.
Une autre fa?on de se nourrir peut ?tre la capture de flocons de mucus souvent
appel?s " neige marine ". Ceux-ci sont compos?s de d?chets, de bact?ries,
de protozoaires et probablement de phytoplancton pi?g?s dans le mucus. La
source de ce mucus peut ?tre celle ?mise d'une mani?re r?guli?re par
les coraux mous et durs pour se d?barrasser des parasites ainsi que des exc?s
de carbone et de graisses. Ce mucus n'est pas facilement d?compos? par les
bact?ries et est souvent infest? par de grandes quantit?s de bact?ries
et d'eukaryotes (flagell?s, cili?s et diatom?es) (Vacelet et Thomassin,
1991). Ces flocons de mucus pourraient ?tre pi?g?s par les polypes pointus
des Dendronephthya spp. et utilis?s comme source de nourriture. Pour autant
que je sache, personne n'a proc?d? ? des investigations concernant le r?le
possible de ces mati?res dans la nutrition des octocoralliaires. Il est tr?s
probable que les octocoralliaires se servent d'une combinaison de certains
ou de tous les m?canismes d'alimentation d?crits, avec une importance variable
pour chacun.
Muni des informations ci-dessus, pr?sent?es la premi?re fois aux amateurs
dans l'Aquarium R?cifal Volume 2, (Sprung et Delbeek, 1997) plusieurs soci?t?s
fournissant les aquariums ont maintenant mis ? disposition diff?rents m?langes
de phytoplancton certains vivants d'autres cryogénisés, ou représentés
par des cellules d'algues mortes. La plupart de ces produits ont au d?part
?t? d?velopp?s pour l'aquaculture. Bien que le phytoplancton semble ?tre
important pour les coraux mous son r?le pour d'autres coraux non-photosynth?tiques
n'est pas prouv? et peut en effet ?tre discutable. Certainement que des
coraux comme Tubastrea spp. et les anthipataires sont connus pour prendre
comme proie du phytoplancton. Les besoins de certaines gorgones peuvent aussi
?tre satisfaits en utilisant du zooplancton.
Comme
il en ressort, les aliments n?cessit?s pour le succ?s constituent seulement
une pi?ce du puzzle. Un autre facteur d'importance identique est le mouvement
de l'eau; non seulement le type mais aussi la vitesse de l'eau peut ?tre
critique pour certains genres, mais moins critique pour les autres.
Etant donn? que les polypes des octocoralliaires poss?dent peu ou pas de
petites cellules urticantes (ou aucune du tout) et que leurs pinnules pr?sentent
une grande surface, ils sont g?n?ralement class?s comme mangeurs de substances
en suspension filtrant de fines particules dans l'eau qui passe. En tant que
tel leur efficacit? d'alimentation est affect?e par la vitesse du courant,
la souplesse des polypes et de la colonie ainsi que leur orientation. Plusieurs
?tudes ont montr? que l'efficacit? de l'alimentation augmente jusqu'?
une vitesse maximale puis tombe avec des vitesses au del? de cela (Best,
1988 ; Sponaugle et LaBarbera, 1991 ; Dai et Lin, 1993 ; Fabricius et al.,
1995 b).
Toutefois, la flexion des polypes et de la colonie peuvent agir ensemble afin
d'augmenter le champs des vitesses du courant au del? desquelles l'alimentation
? partir de substances en suspension est couronn? de succ?s (Sponaugle,
1991). Les polypes eux-m?mes peuvent effectivement moduler le courant autour
d'eux afin d'accro?tre la capture de proies.
Dans une ?tude sur les effets du courant sur la capture des particules chez
l' octocoralliaire asymbiotique Alcyonium siderium, Patterson (1991) a trouv?
que par courant faible (2,7 crn/s) les tentacules dirig?s sur le c?t? ?
contre-courant des polypes capturent la plupart des proies. En pr?sence d'un
courant interm?diaire (12,2 cm/s) les tentacules situ?s ? l'aval parmi
les polypes capturent la plupart des proies.
Dans des courants puissants (19,8 cm/s) les polypes sont fl?chis
en aval, des tourbillons se forment au-dessus de la surface des polypes et
tous les tentacules capturent effecti-vement des proies. Les proies sont captur?es
avec le plus d'efficacit? aux extr?mit?s des tentacules relatifs aux endroits
proches de la bouche (Patterson, 1991). Aucun courant n'est le meilleur pour
toutes les esp?ces. Par exemple, Dai et Lin (1993) ont trouv? trois gorgones
asymbiotiques taiwa-naises Subergorgia suberosa, Acantho-gorgia vegae et Melithaea
ochracea s'alimentant dans une fourchette importante de courants.
Crédit photo : J.C. Delbeek |
La capacit? de maintenir les polypes ouverts est aussi en relation
avec les d?bits du courant et la taille de leurs polypes. Subergorgia suberosa
poss?de les polypes les plus grands, qui ?taient d?form?s par les vitesses
les plus faibles du courant (> 10 cm/s), g?nant beaucoup la capture des proies.
Par contraste, Melithaea ochracea, qui poss?de les polypes les plus courts
et les moins facilement d?tonn?s sous des d?bits de courant ?lev?s, pourrait
se nourrir aux d?bits les plus ?lev?s (40 cm/s). Les polypes d'Acanthogorgia
vegae ont une taille de polypes inter-m?diaires et se nourrissent dans des
courants de 0 ? 24 cm/s. Bien que tous les trois s'alimen- tent effectivement
dans des courants de 8 cm/s, S. suberosa poss?dait le champs d'alimentation
le plus limit? (5 ? 10 cm/s) tandis que M. ochracea poss?de le plus large
(4 ? 40 cm/s) (Dai et Lin, 1993). Cette capacit? variable de s'alimenter
dans divers courants est un facteur majeur d?terminant la distribution dans
les r?cifs. Dans les r?cifs taiwanais australs Melithaea ochracea repr?sente
la gorgone la plus r?pandue, implant?e sur la zone sup?rieure de front
r?cifal, l? o? les courants sont plus puissants. Subergorgia suberosa,
qui se nourrit dans une zone limit?e de vitesses de courant, a une repartition
restreinte, se situant sur les pentes r?cifales basses ou sur les blocs de
pierre abrit?s o? les courants sont plus faibleso Acanthogorgia vegae qui
peut s'alimenter dans des courants relativement puissants se trouve plus couramment
dans les fronts r?cifaux semi-expos?s ou sur les c?t?s lat?raux des blocs
de pierre (Dai et Lin, 1993).
Par cons?quent le courant et ses interactions avec les polypes et les colonies
semblent avoir une influence ?norme sur les sch?mas de r?partition des
colonies, la croissance de la colonie, la taille et la morphologie ainsi que
le rythme des ?changes gazeux. (dans Fabricius et al., 1995 b).
Dendronephthya species |
Pour r?sumer, dans des courants croissants, les fr?quences
d'alimentation augmentent au d?but, atteignent l'apog?e puis diminuent comme
le courant augmente. Etant trop impor-tant, un courant peut aussi obliger
les polypes ? rester ouverts durant des p?riodes de plus en plus courtes
et en ayant des d?bits trop faibles cela ne stimule pas les polypes ? s'ouvrir
et ? s'ali-menter.
Dans les aquariums les deux types de mouvements d'eau pr?dominants sont laminaires
et chaotiques. Les courants laminaires appa-raissent pr?s des sorties de
pompes et des retours de l'eau. Les courants chaotiques commencent ? appara?tre
plus loin de ces sources ?tant donn? que l'eau qui s'?coule rencontre la
r?sistance de l'eau, des parois du bac, des roches et des coraux. N?anmoins
ces zones, o? dans le r?cif apparaissent la majorit? des coraux non-photosynth?tiques
(le long des tombants et des passages dans les r?cifs), ont des courants
laminaires qui d'habitude se pro-duisent dans les cycles des mar?es.
Le d?bit d'eau va graduellement augmenter vers une direction, puis change
de sens et augmente de nouveau. Il existe des p?riodes de mar?es "molles"
entre ces deux extr?mes. Les coraux de ces zones re?oivent donc un puissant
courant laminaire dans une direction durant plusieurs heures suivi d'une p?riode
peu active, puis une autre p?riode de courant puissant dans la direction
oppos?e durant plusieurs heures. Recr?er cela en aquarium est difficile
et peut n?cessiter la conception d'un nouveau bac et des dispositifs pour
le mouvement de l'eau.
Au
Waikiki Aquarium nous avons travaill? avec un bac cylindrique pour cr?er
ces conditions en utilisant deux pompes fonctionnant sur des minuteries. Le
bac aliment? par un courant continu d'eau de mer naturelle contient du sable
vivant, quelques pierres vivantes, ainsi il n'y a pas besoin d'une autre filtration.
L'?clairage est fourni par la lumi?re solaire ambiante provenant de panneaux
a?riens acryliques avec un peu de soleil direct durant quelques heures chaque
jour. D'autres conceptions de bacs peuvent aussi ?tre utilis?es.
Par exemple ? l'Aquarium de Vancouver au Canada, on a r?alis? une exposition
de gorgones d'eau froide qui utilise un bac ? courant ?quip? de pompes
tr?s puissantes pour recr?er les puissants courants des mar?es qui se produisent
dans certains passages entre les ?les situ?es au large de la Colombie Britannique
!
Tubastrea species |
Au Waikiki Aquarium nous avons eu quelques succ?s mod?r?s
dans la maintenance de certaines esp?ces de coraux noirs et de bons succ?s
avec les coraux fil de fer en les alimentant avec un r?gime d'Artemia et
de cop?podes enrichis.L'Aquarium de Long Beach, Californie, a obtenu quelques
succ?s avec Dendronephthya, Distichopora et quelques autres coraux mous en
utilisant un r?gime de phytoplancton comprenant Chlorelle sp., Spirulina
sp., Isochrysis sp. et Nanochloropsis sp. A cela ils ont ajout? des rotif?res
et des Artemia enrichis. Ils ont aussi remarqu? que Dichlopora, contrairement
aux coraux mous non photosynth?tiques, n?cessitent sans aucun doute de faibles
niveaux d'?clairage. S'ils sont plac?s sous un ?clairage m?me mod?r?,
des organismes g?nants adh?rent ? leurs tissus d?licats et cela se termine
par la mort. Le Shedd Aquarium de Chicago, a tenu une colonie de Dendronephthya
durant plus d'une ann?e, laquelle a eu une croissance visible. Ils se nourrissent
de phytoplancton aussi bien que de rotif?res et de cop?podes vivants. Notre
succ?s avec les Dendronephthya est moins concluant. Au d?but de d?cembre
2000 nous avons r?colt? quinze petites colonies de Dendronephthya aux Fidji
et les avons transport?es ? Hawaii sous autorisation. A pr?sent (17 mars
2001) sept des quinze colonies survivent encore depuis leur r?colte il y
a trois mois aux Fidji. Bien que nous ayons essay? plusieurs types de nourriture
comme du phytoplancton marin (Chaetoceros, Isochrysis, Nanochloropsis, etc.),
cop?podes, rotif?res, suppl?ments d'acides gras, produits de "neige marine"
nous avons eu des r?sultats mitig?s. Dans certains cas des colonies endommag?es,
ont lentement diminu? de taille. Suffisamment int?ressante pour ?tre cit?e,
la r?action la plus importante aux substances ajout?es ? l'aquarium s'est
produite de deux fa?ons. Lorsque la vitre int?rieure ?tait d?barrass?e
des algues les colonies montrent un accroissement de taille apr?s une heure
ou plus tard. Deuxi?mement, lorsque le jus de calamars surgel?s d?congel?s
est ajout? ? l'aquarium, les colonies montrent l'augmentation la plus importante
en d?veloppement. Il est possible que ces coraux se nourrissent en plus grande
quantit? de zooplancton que les recherches ne l'ont indiqu? et les aquariophiles
ne devraient pas seulement compter sur le phytoplancton comme source de nourriture.
Peter Wilkens a ?t? capable de maintenir de petites colonies durant quelque
temps dans son aquarium en remuant occasionnellement le substrat, lib?rant
des d?chets et tr?s certainement des bact?ries et autre endofaune, dont
les coraux semblent aussi se nourrir.
L'orientation des colonies est un autre facteur qui peut jouer un r?le significatif.
Les colonies qui ont ?t? plac?es verticalement dans le sol sablonneux de
notre syst?me ont sembl? se porter correctement au d?but, mais le temps
passant, ont commenc? ? r?tr?cir en taille. En les pla?ant ? l'envers
sur une structure les supportant, ces colonies ont lentement repris et ont
eu un meilleur aspect, certaines montrant m?me une nouvelle croissance et
une nouvelle fixation au substrat. La cl? semble ?tre d'emp?cher les colonies
de toucher le sol avec leurs branches, ceci semble les irriter et il en r?sulte
une perte des spicules. Ceci est d'une tr?s grande importance lorsque la
colonie est d?gonfl?e. Une autre observation int?ressante est que le gonflement
et le d?gonflement ne semblent pas suivre de sch?ma perceptible. T?t le
matin les colonies sont d?gonfl?es puis se regonflent plus tard dans la
matin?e et restent ainsi durant la plus grande partie de la journ?e, bien
que le d?gonflement puisse aussi se produire ? n'importe quel moment de
la journ?e.
Scleronephthya |
Plusieurs questions restent sans r?ponse en ce qui concerne la maintenance de coraux non-photosynth?tiques. Le r?le de la temp?rature, l'orientation de la colonie, la composition nutritionnelle de la nourriture et les meilleures techniques de r?colte des coraux, la manipulation et le transport en constituent quelques-unes qui n?cessitent d'?tre ?tudi?es au cours des prochaines ann?es. Nous commen?ons ? voir des succ?s limit?s avec nombre des coraux non-photosynth?tiques qui ?taient tr?s difficiles ? maintenir et ce n'est qu'une question de temps jusqu'? ce que des bacs remplis de coraux non-photosynth?tiques color?s, des organismes non-photosynth?tiques en bonne sant? soient aussi courants que le sont de nos jours des bacs remplis de Sarcophyton.
A
propos de l'auteur : Charles Delbeeck est n? ? Toronto en 1958. Il s'est pour la premi?re fois ?quip? d'un masque ? l'age de 5 ans, pour passer au scaphandre autonome ? 14 ans. C'est ? cette ?poque qu'il a commenc? ? maintenir des organismes marins. Son amour de la mer l'a men? ? de nombreuses exp?ditions sous les tropiques, mais aussi ? l'Universit? de Toronto o? il a obtenu une licence de biologie, un magist?re de zoologie et une licence de sciences de l'?ducation. Charles a su conjuguer ses connaissances fondamentales avec son exp?rience et ses comp?tences en aquariophilie pour ?crire de nombreux articles dans les publications scientifiques comme Canadian journal of Zoology, Environmental Biology of Fishes, Journal of Animal Ecology, Journal of Fisch Biology et des revues telles Aquarium Fish Magazine, Aquarium Frontiers, Atoll, Freshwater and Marine Aquarium, Het Zee-Aquarium et SeaScope. Il est coauteur de la s?rie "l'Aquarium R?cifal" avec Julian Sprung. |
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