Albert FALCO
Albert Falco, Capitaine de la Calypso, est parti, dans la nuit du 21 au 22 avril 2012, rejoindre discrètement le Commandant Cousteau.
Un hommage, à titre personnel, à Albert (Bébert pour les intimes).
Mission (presque) impossible, que de vouloir présenter Albert, sa vie … son œuvre ! alors prétendre en faire un résumé !
On le croyait pourtant éternel puisqu’on le connaissait depuis « toujours » ! Comme tout un chacun cependant, il est « né », sur notre bonne vieille Terre, mais pas n’importe où !! « Bonne Mère » ! à… Marseille (le 17 octobre 1927), où il a toujours résidé.
Balance ascendant Capricorne ! il semble que même les Astres se soient concertés autour de son berceau pour doter Albert d’une « Roue Astrale », modèle d’équilibre entre les quatre éléments (Feu, Air, Eau et Terre), avec toutefois , une prédominance (1/3) des signes … pour l’Eau ! Les pieds sur Terre et la tête sous l’Eau ! Comment mieux résumer son Destin !
En effet, sa vraie résidence (et sa vraie Mère) c’est : La Mer ! Mais laquelle de bonne mer ? On ne peut plus le préciser ! Toutes les mers sans exception, avec, toutefois, peut-être, une petite préférence pour la Mer Rouge ! D’autre part, on ne sait plus s’il y était, le plus souvent plutôt « au-dessus » ou plutôt « en-dessous » du niveau, si c’était sur un bateau, dans un scaphandre, une soucoupe plongeante, une maison sous la mer, une combinaison néoprène ou, tout simplement, dans les « filets » de la (nymphe) Calypso qui l’a « retenu » depuis 1952 et pendant 37 ans et demi (10 ans seulement pour Ulysse !), comme Chef de mission et Capitaine de ce navire prestigieux.
Dès 1952, on le retrouve en effet Chef Scaphandrier des Campagnes Océanographiques Françaises présidées par… Jacques-Yves Cousteau ! qui deviendra la Fondation Cousteau. Et qui dit Cousteau pense aussitôt… Falco ! Et les missions vont s’enchaîner : archéologiques (dès 1953 au Grand Congloue à Marseille), biologiques (dès 1956 dans le Golfe de Guinée), hydrologiques (dès 1957 dans l’Océan Atlantique), physiologiques (dès 1962 avec l’expérience « Diogène » à Marseille), sans compter sa participation, derrière la caméra ou comme chef plongeur et pilote de soucoupe, au très célèbre film Le Monde du Silence (primé au Festival de Cannes en 1955), puis au Monde sans Soleil en 1963 (expérience pré-continent 2 en Mer Rouge), puis à la magistrale série de tournages de films, entre 1967 et 1973, pour la télévision, l’Odyssée sous-marine du Commandant Cousteau.
Bref, toute une vie, très attaché à Sa Mer (sans doute le cordon ombilical n’a-t-il jamais été vraiment coupé), dont il ne s’est que rarement éloigné, n’explorant les Continents que s’il y a une « voie d’eau » (sur le Nil en 1978, le Saint-Laurent jusqu’aux Grands Lacs en 1980, l’Amazone en 1983 …pour ne citer que les plus importantes expéditions).
Une exception toutefois et de taille : Nancy (à 800 Km de Marseille et de Sa mer !) et son « Nancy Tropical, un Festival d’Images » ! Invité par Jean-Pierre Stella, il n’a jamais pu résister.
Mais, même à Nancy, on le retrouve très vite dans la Piscine du SIUAP (Service Inter Universitaire des Activités Sportives et de Loisirs), « Les Océanautes », en train de visiter une exposition photographique sous-marine …, ou au gouvernail d’une péniche qui, au départ de Nancy, sillonne les boucles de… la Moselle…, ou au bord de l’étang de la Réserve naturelle du Lindre…, quand ce n’est pas à la rencontre des élèves d’une classe « qu’il faut sensibiliser très jeunes à la protection de l’environnement ».
En effet, « La Grande Cause » qui animait Albert depuis toujours et qu’il continuait à promouvoir de plus belle depuis qu’il avait pris sa retraite, en 1990, l’érigeant même en une devise, était : Faire connaître, pour faire aimer, pour protéger.
Ce « militantisme » en faveur de la protection de la Nature en général, et pour la création de réserves sous-marines ou d’Aires Marines Protégées en particulier, avait même pris la forme d’une Association : Martinique Vidéo Sub, dont vous pouvez découvrir (et soutenir) les activités en vous reportant sur Internet www.martinique-videosub.org
En 2007, Albert fête ses 80 printemps, comme il se doit… sur un bateau. A cette occasion ses amis lui offrent une superbe caméra sous-marine HD (haute définition). Et le voilà reparti pour un tour, en plongée, le plus souvent avec son compère Michel Météry. Des Giga, que dis-je, des Téraoctets d’images vont être ramenés et mis en forme par son Ami et Réalisateur préféré : Jean-Pierre Stella. Plusieurs de ses films seront primés au Festival Mondial de l’Images Sous-marine de Marseille (Ma Terre c’est la Mer et en particulier La Mer en héritage en 2010), sans oublier Le Jardin de Corail et un dernier, consacré au « Diamant » , Le site historique privilégié de la Martinique, qui sera disponible prochainement.
Puissent la Gentillesse exceptionnelle et l’Humanisme au sens premier du terme, de notre Ami Albert, continuer à inspirer tous les amoureux de la Nature en général et de la Mer en particulier, dans leur lutte pour « Sauver la Mer » comme il aimait à le dire, le redire et le répéter inlassablement.
Albert a été fait Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur en 2010.
Denis Terver Nancy,
22 avril 2012