Dosage
de l'éthanol dans l'aquarium
Voies nouvelles pour l'amélioration
des conditions de vie.
Michael Mrutzek et Jörg Kokott
©
Depuis
des décennies nous essayons d'améliorer les conditions de maintenance
de nos coraux et de nos poissons. De nouveaux articles parlent de progrès,
de nouvelles techniques et de moyens qui doivent nous permettre d'améliorer
la qualité de vie de nos pensionnaires. Depuis plus de deux ans l'un
des auteurs (Michael Mrutzek) travaille sur une méthode, afin d'améliorer
la dégradation des importantes quantités de nitrates dans les
aquariums d'eau de mer et par la même les conditions de vie des animaux
d'aquarium. Les enseignements récoltés sont relatés et
étayés par des connaissances théoriques.
La donnée du problème est simple : comment puis-je diminuer
la charge en nitrates de l'aquarium sans renoncer à la population piscicole
et sans être obligé de recourir à une importante technique.
Les méthodes du passé
Au cours des 18 dernières années les filtres à nitrates
ont entrepris d'éliminer avec efficacité les nitrates accumulés
dans l'eau. Cette composante technique supplémentaire est dépendante
du type et du bon fonctionnement du produit et en outre liée à
un important mécanisme de contrôle.
Avec l'aquarium Miniriff de De Hahn (Miniriff, Hollande) les filtres à
nitrates ont fait leur entrée dans les aquariums. A l'époque
Miniriff Hollande a construit le premier filtre à nitrates alimenté
par une solution alcoolique placée dans un sachet nutritif. Le sachet
lui-même est constitué par une membrane semi-perméable,
qui diffuse la solution alcoolique et approvisionne en permanence les bactéries
durant plus de quatre semaines. Le filtre à nitrates est constitué
par un système à plusieurs compartiments, l'eau traversant chaque
compartiment individuel, le dernier compartiment ne comportant plus de sachet,
afin que les substances nutritives restantes puissent être décomposées,
si bien que celles-ci ne parviennent pas dans l'aquarium.
Quelques années plus tard un autre filtre à nitrates fonctionnant
sur la base des "Baktoballs" (AquaMedic) a fait son apparition sur le marché.
Il s'agit d'un système avec un compartiment unique, dans lequel on
introduit des Bioballes et une quantité définie de "Baktoballs".
D'autres sociétés ont construit des systèmes plus ou
moins similaires. Il y a cinq ans le Vodkafilter de Lars Sebralla a fait son
apparition, lequel a été présenté la première
fois lors du Symposium de Lünen.
Celui-ci fonctionne également sur la base d'une solution alcoolique,
mais qui n'est pas fournie par un ensemble de substances nutritives, mais
par l'intermédiaire d'une pompe. La différence notable se situe
dans le système de circulation, une partie seulement de l'eau provenant
du filtre étant ramenée à la circulation de l'eau.
Il
ne faut pas oublier le filtre à nitrates basé sur le soufre
qui a vu le jour ces dernières années. Tous les systèmes
décrits jusqu'à présent hébergent des dénitrificateurs
hétérotrophes, ce qui signifie, que contrairement aux plantes
ils ne peuvent pas créer eux-mêmes leur nourriture par utilisation
de l'énergie solaire, mais qu'ils doivent manger de façon active.
Dans le filtre sur soufre les dénitrificateurs autotrophes croissent
par contre, n'utilisant certes pas la lumière solaire, mais l'énergie
provenant de l'oxydation du soufre élémentaire. Les bactéries
n'ont pas besoin d'être nourries. Lors de l'oxydation du soufre élémentaire
les bactéries produisent de l'acide sulfurique (H2SO4), qui est neutralisé
dans une colonne de calcaire installée en sortie. D'une part le filtre
sur soufre permet une dégradation des nitrates, d'autre part il fonctionne
comme un réacteur à calcaire, ce qui peut mener à des
problèmes de quantité de calcium et de dureté carbonatée.
Systèmes alternatifs
Tous les filtres à nitrates brièvement décrits nécessitent
pour leur fonctionnement un déploiement technique considérable,
un contrôle particulier de la vitesse de circulation de l'eau, de la
quantité de nourriture ainsi qu'une surveillance du potentiel Redox.
En ce qui concerne la thématique des filtres à nitrites il faut
mentionner les filtres sur lit de sable. Les Deep Sand Beds (DSB) très
utilisés aux USA, le classique système Jaubert tout comme le
récent système de filtration sur vase (Désignation commerciale
: Miracle Mud) fonctionnent comme des filtres à nitrates. Le substrat
devient anoxique (sans oxygène) au sein de quelques centimètres
dans des couches de sédiments suffisamment épaisses en dépendance
avec la vitesse du courant au-dessus des sédiments. Ici vivent les
bactéries hétérotrophes qui dénitrifient les nitrates
en azote moléculaire (N2). Finalement, il s'y produit la même
chose que dans un filtre à nitrates, toutefois dans un environnement
naturel et sans autre moyen technique et avec un entretien faible, ce qui
a rendu ces systèmes de filtration très populaires. Dans ce
cas les bactéries sont également dépendantes d'une source
de carbone, à laquelle elles peuvent accéder à un dépôt
riche en carbone dans les sédiments en règle générale
avec les dépôts de carbone organique particulaire (POC, anglais
: Particulate Organic Carbon) sous la forme de détritus, de restes
d'algues et de mini-faune décédée.
Sans filtre extérieur
Les réflexions ont été poussées dans une autre
direction, car nous souhaitions une variante plus simple, sans filtre extérieur,
donc une utilisation directe dans l'aquarium. Dans chaque système "rodé"
vivent des bactéries, qui s'occupent aussi bien de la nitrification
que de la dénitrification. Elles vivent dans des films biologiques
(biofilms), qui recouvrent toutes les surfaces de l'aquarium y compris les
vitres et l'intérieur des tuyauteries. Cependant en règle générale,
seul le sol et les pierres décoratives permettent la présence
des nitrificateurs et des dénitrificateurs, car là seulement
la surface du matériel est si importante qu'a côté des
zones aérobies, des zones anaérobies peuvent également
se développer. Au cours de la dernière décennie il s'est
de plus en plus vérifié que les pierres récifales vivantes
constituaient le matériel de décoration le plus approprié,
surtout en raison de sa multiplicité en souches bactériennes
et en microorganismes.
Ceci constitue exactement le point de départ, car à l'intérieur
des "pierres vivantes" une décomposition des nitrates est directement
possible dans le système. Il s'agit seulement de favoriser celle-ci.
Ethanol
(CH3CH2OH)
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Les
premières expériences
Les expériences ont d?marr? avec du miel, car ? l'?poque Michael Mrutzek
pensait que les acides amin?s contenus dans le miel d'apiculteur approvisionnerait
le syst?me non seulement en carbone mais en m?me temps en une forme d'azote
organique. Toutefois le dosage exact constituait un probl?me permanent et
le succ?s escompt? relatif aux acides amin?s n'a pas ?t? convaincant, raison
pour laquelle les essais avec le miel ont ?t? stopp?s. A la recherche d'autres
sources carbone la vodka est entr?e dans jeu. Au d?part Michael Mrutzek a
injecté 1 ml de vodka dans son aquarium priv? de 1000 litres, car il
n'?tait pas ?vident de pr?voir la r?action de l'aquarium. Cette quantit? a
?t? ajoutée tous les matins durant une semaine.
Apr?s la phase d'observation, le dosage a ?t? augment? tous les 3 jours
d'abord ? 2 puis 3 ml, 4 ml jusqu'? 15 ml ?tal? sur une totalit? de 40
jours. M?me avec 15 ml aucune modification n?gative n'a ?t? visible, toutefois
des d?veloppements plut?t positifs car les coraux pr?sentaient un meilleur
aspect. Les coraux mous, les gorgones, les an?mones disques et les scléractiniaires
montraient des polypes nettement plus ?panouis. Durant l'int?gralit? de
la p?riode d'essais les param?tres de l'eau ont ?t? contr?lés
tous les 3 jours. A ce moment, la quantit? de nitrates de 12,5 mg/l d?part
a chut? ? 2,5 mg/l et la quantité de phosphates de 0,1 mg/l ? 0,05mg/l.
Apr?s qu'avec
15 ml/jour aucun effet secondaire n?gatif n'a ?t? constaté, l'augmentation
? 16 ml a ?t? effectuée ce qui a eu comme suite que le jour suivant
une l?g?re turbidit? de l'eau a ?t? constat?e et qu'un d?p?t mucosique
recouvrait les vitres et la d?coration. D?s ce moment l'?cumeur a ?té
imm?diatement acc?l?r? et l'additif de vodka arr?t?e. Le lendemain la
turbidit? ?tait encore reconnaissable et le d?p?ts mucosique encore présent,
mais plus aussi important que la veille. 24 heures plus tard tout avait disparu.
Un troisi?me jour de r?pit a ?t? respect? afin ensuite de commencer de
nouveau le dosage, toutefois uniquement avec 14 ml. Un jour plus tard la turbidit?
?tait revenue. Un examen des param?tres de l'eau n'a pas permis de mettre
en ?vidence des nitrates ou des phosphates mesurables.
La quantit? de calcium et de magn?sium
La valeur du pH ainsi que la dureté carbonat?e se situaient dans la
zone
normale. Le diagramme montre la modification de la quantit? de substances
nutritives en d?pendance avec le dosage en ?thanol. En m?me temps devient
visible le rapport inversement proportionnel entre la quantit? de nitrates
et le dosage en ?thanol (coefficient de relation ? 0,95). Apr?s un certain
ralentissement la quantit? de nitrates devient lin?aire par rapport ? l'augmentation
de la concentration d'?thanol. Cette constatation montre l'effet direct du
dosage du carbone sur les d?nitrificateurs. Par contre la quantit? de phosphates
chute graduellement avec l'augmentation lin?aire de la concentration d'?thanol
(coefficient de corr?lation ? 0,87), ce qui laisse supposer que la croissance
des bact?ries se produit dans ce cas en pouss?es d?finies. Si on observe
la formation et le d?veloppement d'un film biologique, le substrat d'?tablissement
se transforme rapidement en facteur limitant dans le cas d'une multiplication
rapide de la population et la croissance ralentit. Lorsque des parties du
film biologique sont arrach?es ou que les bact?ries meurent, il y de nouveau
de la place et la multiplication des bact?ries peut faire un bond, ce que
refl?te peut-?tre le d?roulement de la courbe des phosphates.
Il est facile de comprendre que les bact?ries ont utilis? l'ensemble des
substances nutritives pour leur croissance et leur importante multiplication.
Contrairement ? la croyance largement r?pandue, que l'eau des aquariums
contient assez de compos?s carbon?s organiques, notre avis est diff?rent.
Apr?s qu'au bout de deux jours, l'eau ?tait de nouveau limpide, que les
poissons et les coraux semblaient visiblement ? l'aise, le dosage avec de
la vodka a repris, toutefois seulement avec 7 ml. Au cours des jours suivants
le syst?me a ?t? suivi avec attention, mais il n'y a plus eu de turbidit?.
Jusqu'? aujourd'hui cet aquarium fonctionne avec 7 ml de vodka par jour,
sans apparition de probl?me similaire.
Il faut noter que les coraux ?taient nettement plus clairs et que la coloration
des scl?ractiniaires s'?tait intensifi?e apr?s les deux explosions bact?riennes.
Essentiellement les esp?ces d'Acropora brunes sont devenues partiellement
vertes, d'autres bleues.
D'autres scl?ractiniaires sont ?galement devenus plus color?s, les gorgones
et les coraux-cuir ?taient visiblement plus clairs.
Afin de r?aliser le dosage de mani?re plus simple Michael Mrutzek s'est
d?cid? pour l'utilisation d'une pompe de dosage de "Aquaristik-DosierTechnik"
(ADT). Celle-ci a repris le dosage journalier de la vodka.
Pour la reproduction des constatations rapport?es, cette m?thode a ?t?
mise en oeuvre dans un autre bac. L'op?ration s'est d?roul?e selon le sch?ma
d?crit et les param?tres de l'eau ont ?t? contr?l?s en permanence. Dans
ce cas encore plus souvent, car la quantit? de vodka dos?e devait ?tre
r?duite parall?lement ? la diminution de la quantit? de nitrates. Au bout
de six semaines seulement, il n'y avait plus de nitrates d?tectables, l'addition
de vodka avait ?t? diminu?e par deux ? ce moment l?, ce qui a probablement
?vit? une explosion bact?rienne. Le bac fonctionne depuis un an avec une
dose de vodka journali?re de 7 ml et aucune quantit? de nitrates ne peut
?tre d?tect?e ? l'aide des tests disponibles.
Lors de tous ces essais aucun autre param?tre n'a ?t? modifi?, c'est ?
dire pas d'augmentation de changement d'eau, pas d'autres mesures compl?mentaires
afin de d?composer les nitrates ou les phosphates.
Exp?riences chez d'autres aquariophiles
Apr?s
avoir trouv? une voie de contr?le du dosage, des amis aquariophiles ont
?t? sollicit?s pour savoir s'ils d?siraient tester cette m?thode. La
recommandation ?tait de doser directement dans l'aquarium 1 ml de vodka durant
les deux premiers jours, ensuite sur la base d'un intervalle de deux jours
d'augmenter ? 2 ml, 3 ml et ainsi de suite jusqu'? 14 ml.
Ingo Bänsch a d?marr? avec l'essai et dans ce cas ?galement en l'espace
de quatre semaines les nitrates et les phosphates ont compl?tement disparu.
Avant, I. Binsch avait toujours des probl?mes avec ces substances nutritives
et il songeait d?j? ? acqu?rir un filtre ? nitrates. Il ne faut pas omettre
de signaler que son bac est petit (volume net environ 120 litres) et que celui-ci
est certainement surpeupl? par l'un ou l'autre poisson. Depuis longtemps
il utilisait donc des adsorbeurs de phosphates, mais qui n'ont pas ?t? renouvel?
durant l'essai. D'autres essais ont suivi, qui se sont ?galement d?roul?s
de mani?re positive.
Rapidement,
une autre prise de position par courriel d'un utilisateur : "Depuis
environ huit semaines je distribue journellement de la vodka, avec une petite
pause de 10 jours. Malheureusement des tests trop ?g?s ont affich? des
valeurs meilleures et ainsi j'ignorais le mauvais ?tat de mon eau. Je ne
l'ai constat? que par la croissance renforc?e des algues et les bulles d'air
qui s'y rattachaient le soir. Avant la mise en oeuvre, les valeurs de l'eau
selon JBL (avec des tests plus r?cents) : No3 > 25 mg/1, PO4 > environ 1
mg/1, Si > 3 mg/l. J'utilise exclusivement de l'eau de conduite, du Silicarbon
et du Contraphos (Soci?t? Aquaconnect). J'ai commenc? avec 10 gouttes par
jour (le soir), augmentation de 10 gouttes chaque jour. Arriv? ? 100 gouttes,
j'ai mesur? en ml. Jusqu'? 14 ml, l'eau ?tait ensuite l?g?rement trouble
et les vitres montraient un d?p?t bizarre. J'ai arr?t? une journ?e, puis
j'ai continu? avec 12 ml. Au bout de quatre jours les vitres arboraient de
nouveau un d?p?t bizarre. La quantit? de vodka a de nouveau ?t? r?duite,
d'abord ? 10 ml, trois jours plus tard (de nouveau un d?p?t blanch?tre
sur les vitres) ? 8 ml et ? pr?sent apr?s encore 2 jours ? 6 ml. La vodka
?tait cependant ajout?e chaque jour. Valeurs actuelles de l'eau (mesur?es
avec Salifert) : No3 = non d?tectables PO4 = 0,1 mg/1 Si = 1 mg/1 Malgr?
les silicates pr?sents dans l'eau il n'y a pas de petites bulles ou algues
visqueuses visibles. La plupart des animaux se portent tr?s bien, un corail
cuir champignon (j'en poss?de deux, seulement l'un pr?sente un comportement
particulier) ?panouit davantage ses polypes depuis quelques jours. Mais ceci
pourrait avoir d'autres causes, pas la moindre id?e. Toutefois mon corail-bulles
ne s'ouvre plus correctement depuis quelque temps. Y a t'il un rapport avec
les param?tres de l'eau, je ne le sais pas non plus. Et peut-?tre n'appr?cie
t'il pas le nouvel emplacement. Sinon, tous les autres animaux sont en pleine
forme. Seules mes belles algues r?duisent, ce que je n'appr?cie pas trop.
C'est finalement tout ce que j'ai ? dire concernant le sujet".
(Fin de la citation)
La th?orie
Afin de pouvoir soutenir par la th?orie les donn?es exp?rimentales pr?sent?es,
des recherches litt?raires ont ?t? entreprises, avec l'espoir, de trouver
des donn?es scientifiques concernant la croissance des bact?ries et de leur
influence sur la quantit? de nitrates et de phosphates dans l'eau. Ce faisant
les moteurs de recherche ont trouv? une profusion d'articles scientifiques
et de r?sum?s d'articles ? propos d'un sujet s?rement tr?s int?ressant
pour les aquariophiles : Polyphosphat-Akkumulierende Bakterien (PAB = bact?ries
accumulant les polyphosphates).
Dans le traitement des eaux us?es on utilise depuis plus de 30 ans le d?nomm?
: "Enhanced Biological Phosphorus Removal" (EPBR = ?limination biologique
accrue des phosphates) (Crocetti et al. 1999). Ceci est d'autant plus ?tonnant
que ni la litt?rature aquariophile am?ricaine ou allemande n'ont jamais
rien publi? ? ce sujet. Uniquement sur internet sur une Homepage non commerciale
(voir pages Internet dans Litt?rature en fin d'article) j'ai trouv? un article
du Dr. Gerd Kassebeer, qui ? l'origine a paru dans la revue ? Aquarium Heute
? et dans lequel il est question de bact?ries, qui peuvent accumuler des
phosphates dans leurs cellules (Kassebeer 1995).
Bact?ries accumulatrices de phosphates
Il s'agit d'un groupe de diff?rentes bact?ries, qui se ressemblent en ce
que en d?pendance de diverses conditions ana?robies ou a?robies de milieu
et de la pr?sence de compos?s de carbone organique elles accumulent et lib?rent
de nouveau des phosphates inorganiques (Mino 1999). Ce que ces bact?ries
h?t?rotrophes effectuent finalement, consiste ? absorber de l'eau des compos?s
de carbone organique sous un manque d'oxyg?ne et ? rendre en m?me temps
des phosphates dans l'eau. Ces phosphates proviennent de la d?composition
de polyphosphates (PolyP) riches en ?nergie, l'?nergie lib?r?e ?tant
utilis?e ? l'absorption de carbone organique. Le tout n'est pas v?ritablement
excitant d'un point de vue aquariophile, car nous souhaitons aboutir ? une
?limination des phosphates et non ? une ?mission de phosphates. En effet
ceci ne constitue que la premi?re partie de l'histoire, car les bact?ries
similaires peuvent br?ler ces compos?s de carbone organique afin d'obtenir
de l'?nergie dans une phase a?robie s'ajoutant ? la phase ana?robie et
absorber en m?me temps des phosphates inorganiques. Et de fa?on caract?ristique,
elles absorbent ce faisant plus de phosphates qu'elles n'en ont lib?r? avant.
Capacit?s maximales de d?composition ?
Afin d'avoir une id?e, de quelles capacit?s de d?composition il est question,
les recherches ont ?t? poursuivies et en d?finitive nous avons trouv?
une publication de Crocetti et al. (2000), qui nous a renseign?. Un document,
qui y est publi?, fournit des donn?es, qui prouvent que lors d'une charge
finale de phosphates de 57 mg/l PO4-P (soit 174,7 mg/l PO4) et une quantit?
d'ac?tate dans l'eau de 309 mg/l, la quantit? de PO4 apr?s le passage de
la phase ana?robie (et la lib?ration de phosphates par les bact?ries qui
s'en suit) monte ? 144 mg/l PO4- P (soit 441,3 mg/l de PO4.
L'eau us?e est ensuite ressortie du filtre apr?s passage dans la phase a?robie
(au cours de laquelle des phosphates sont accumul?s) avec 0,05 mg/l de PO4-P
(soit 0,15 mg/l de PO4) et sans ac?tate d?tectable. Ceci, avec une diminution
de la quantit? de phosphates de 1/1000 de la charge finale, est vraiment
excitant !
Naturellement nous ne pouvons pas transposer cela ? nos aquariums et en outre
les auteurs parlent avec une certaine fiert? d'une boue de d?cantation de
grande efficacit? ?liminant les phosphates, qui ? la fin pouvait produire
une quantit? de phosphore ?quivalent ? 15 % de biomasse totale. Comme dit
nous ne pouvons utiliser ces donn?es. A intervalles r?guliers le mat?riau
de filtration charg? de bact?ries est ?changé apr?s la phase oxique
et en fin de compte les phosphates ?limin?s du syst?me.
D?finition des PAB
Le d?saccord
r?gne ? ce sujet, ? savoir quelles bact?ries sont impliqu?es ou lesquelles
conviennent le mieux lors de l'EPBR. Mino (2000) donne un aper?u concernant
les diff?rerents groupes potentiels et participants de bact?ries, parmi
lesquels Acinetobacter spp., Microlunatus phosphovorus, Lampropedia
spp. et des esp?ces du genre Rhodocytus. Diverses autres publications
s'expliquent sp?cialement sur ce sujet (Lee et al . 2002, Levantsi et al.
2002, Onuki et al. 2002, Bond et al. 1999, Sidat et al. 1999). Une bact?rie
du groin ß-Proteobacteria a ?t? identifi?e PAB et d?nomm?e comme
"Candidatus Accumulibacter phosphatis" (Blackall et al. 2002, Zeng et
al. 2003). De plus il a pu ?tre constat? chez Paracoccus denitrificans,
que ces bact?ries peuvent ?liminer en m?me temps des phosphates et des
nitrates et cela indépendamment m?me des situations variables oxiques
et anoxiques (Barak & van Rijm 2000). P. denitrificans entrerait donc
principalement en fonction comme organisme cl? dans l'exp?rimentation ?
base de vodka. En plus P. denitrificans repr?sente un d?nitrificateur
typique (Schlegel 1992), qui ne manque pas dans nos aquariums en tant que
souche naturelle dans les pierres vivantes.
Quelles sources de carbone conviennent pour les PAB ?
Il est clairement d?montr? dans cet article que l'?thanol constitue une
forme de carbone organique convenable et facilement accessible, afin de diminuer
efficacement la quantit? de nitrates et de phosphates dans l'aquarium. Dans
la litt?rature il est par contre ?crit que les PAB absorbent de pr?f?rence
des acides gras ? cha?ne courte comme l'ac?tate ou le propionate et les
m?tabolisent (Mino 2000, van Niel et al. 1998). L'ac?tate, l'anion de l'acide
ac?tique, est ?galement utilis? en aquariophilie r?cifale outre l'alcool,
afin de renforcer la croissance des bact?ries de filtration.
Comme Barak et van Rijn (2000) ont pu le montrer, P. denitrificans
est une bact?rie h?t?rotrophe ana?robie facultative, qui lors d'un manque
d'oxyg?ne commute sur un m?tabolisme ana?robie et utilise les nitrates
? la place de l'oxyg?ne comme r?cepteur d'?lectrons et d?nitrifie celui-ci.
La bact?rie doit ?tre nourrie avec une source de carbone. En opposition
? la d?nitrification l'accumulation des phosphates se produit aussi dans
le milieu oxyg?n?, ? la condition de disposer d'une source convenable suffisante
de carbone (dans ce cas il est question d'ac?tate). Il est possible de d?composer
dans l'aquarium aussi bien des nitrates que des phosphates avec ce petit organisme.
Il faut insister sur le fait qu'en ce qui concerne P. denitrificans
il ne s'agit pas d'une PAB, car elle ne pr?sente pas les caract?ristiques
physiologiques typiques d'une PAB, comme par exemple un changement obligatoire
entre phase oxique et anoxique.
Les bact?ries accumulant les polyphosphates ne sont pas pr?sentes dans nos
aquariums ou nous ne pouvons pas leur offrir les conditions environnementales,
afin que leurs propri?t?s puissent ?tre utiles pour nous. Il s'agit toutefois
d'un sujet que nous ne devons pas perdre de vue d'un point de vue aquariophile.
Par contre Paracoccus denitrificans constitue un candidat convenable,
afin de pouvoir expliquer, ce qui s'est pass? lors des exp?rimentations
avec la vodka. Finalement cette bact?rie h?t?rotrophe est nourrie avec
de l'?thanol et d?compose les nitrates dans les zones ana?robies des s?diments
et des pierres vivantes, simultan?ment elle absorbe des phosphates pr?sents
dans l'environnement. En pr?sence de probl?mes de nitrates et de phosphites
il ne faut pas, d'apr?s les exp?riences rapport?es ici, obligatoirement
recourir ? la technique. Il suffit d'offrir une source de carbone aux bact?ries
h?t?rotrophes pr?sentes dans les pierres vivantes et le substrat. Etant
donn? qu'il se produit ?galement par le dosage de l'?thanol une chute significative
de la quantit? de phosphates, est ?galement tr?s int?ressant. Comme dit
la croissance de tous les organismes n?cessite l'?l?ment nutritif phosphore.
Lorsque
les bact?ries se d?veloppent tellement qu'elles forment d?j? des d?p?ts
mucosiques sur les vitres et la d?coration, il ne doit alors pas ?tre ?tonnant
que la quantit? de phosphate diminue nettement. Les biofilms ne peuvent pas
?paissir ? l'infini. A partir d'un certain point, des parties se d?tachent
et une nouvelle couche pousse, jusqu'? ce que celle-ci soit ? son tour arrach?e
par le courant (H?ster 1996). Un ?cumage efficace r?cup?rera les restes
de bact?ries mortes et retirera ainsi d?finitivement le phosphore du syst?me.
Sinon il se produirait de nouveau une augmentation de la quantit? de phosphates.
M?me si le phosphate organique n'est plus transform? dans les bact?ries
en phosphate inorganique ? ce qui signifie, que nous ne pouvons pas le mesurer
? nous pourrions certainement conclure de la pr?sence du phosphore dans
le bac par une croissance couronn?e de succ?s des algues et un nouvel assombrissement
du tissu des coraux. Mais comme d?crit ce n'?tait pas le cas. C'est pour
cette raison que le r?cipient de collecte de l'?cumeur constitue un composant
important de l'aquarium, sans lequel le retrait des phosphates ne fonctionnerait
certainement pas. Une quantit? nettement plus importante d'adsorbat dans
le r?cipient de collecte de l'?cumeur a ?t? constat?e lors de l'utilisation
de la m?thode ? base de vodka. Sans doute ceci ne constitue qu'un revers
de la m?daille. M?me si par ?limination des nitrates et des phosphates
de meilleures conditions environnementales se cr?ent, ceci n'explique pas
encore l'?norme expansion et la croissance renforc?e des polypes des coraux.
Il existe de nombreux aquariums, qui d'une part peuvent pr?senter de faibles
quantit?s de substances nutritives, mais o? les coraux ne croissent pas
obligatoirement plus vite ou ne vont pas mieux dans l'ensemble.
Comment se produit une croissance am?lior?e ?
Suite ?
l'importante multiplication des bact?ries par le dosage d'?thanol, plus
de bact?ries sont extraites des biofilms et se trouvent en libert? dans
l'eau. Une partie de ces particules sont rapidement ?cum?es, mais une partie
sert aussi de nourriture aux coraux. La vigueur de l'expansion des polypes
peut (mais ne doit pas) indiquer une acquisition de nourriture. En r?gle
g?n?rale l'expansion des polypes comme chez les scl?ractiniaires durant
la phase nocturne est, lorsque la micro-faune et le zooplancton sortent des
pierres vivantes, nettement plus importante que durant le jour.
Une autre explication veut que nous mettions ? la disposition des bact?ries
h?t?rotrophes, vivant dans le mucus des coraux, une source compl?mentaire
de nourriture avec l'?thanol, ce qui probablement fait que les populations
de bact?ries poussent plus rapidement dans le mucus des coraux. Lorsque le
corail peut de nouveau dig?rer lui-m?me son propre mucus (ce qui est douteux),
leur spectre alimentaire se trouverait ainsi ?largi.
Depuis plusieurs ann?es d?j? le mucus des coraux attire l'attention de
la recherche biologique en tant que biofilm. Il est de plus en plus s?r que
la multiplicit? des diverses bact?ries, qui y vivent, ont d'une certaine
fa?on une interaction avec le corail m?me. Assur?ment il n'est pas s?r
de pouvoir d?j? parler d'une symbiose, trop peu de donn?es exp?rimentales
concernant ce sujet sont disponibles.
Pas de limitation des substances nutritives par retrait s?lectif
Avec la forme pr?sent?e de dosage de l'?thanol au moyen de la vodka il
est possible de d?composer aussi bien les nitrates que les phosphates. L'avantage
consiste ? ne pas cr?er de limitation des substances nutritives en r?duisant
simultan?ment les deux substances nutritives, laquelle peut par exemple se
produire lorsqu'on retire uniquement des phosphates avec un adsorbeur ou un
fixateur liquide des phosphates ou uniquement des nitrates avec un filtre
d?nitrateur traditionnel. Il ne s'agit donc pas seulement d'une m?thode
simple mais ?galement s?re.
Il convient de recommander, d'ajouter chaque jour de faibles quantit?s de
vodka directement dans l'aquarium. Il est certainement difficile, de donner
une m?thode de dosage recommand?e universellement valable, car les aquariums
sont tous diff?rents. Nous consid?rons comme sens? de commencer le dosage
avec 0,5 ml de vodka chaque jour par tranche de 100 litres d'eau de l'aquarium
(volume net) pour les deux premiers jours, 1 ml/100l pour le troisi?me et
le quatri?me jour et 2 ml/100l jusqu'au septi?me jour inclus.
Au plus
tard ? ce moment l?, il faut commencer le contr?le r?gulier de la quantit?
de nitrates et de phosphates. Justement dans de tr?s petits bacs avec un
volume net de 100 ? 200 litres la limite sup?rieure peut d?j? ?tre atteinte.
Dans les aquariums plus grands il est possible d'augmenter la quantit? de
vodka d'1 ml chaque fois, ? intervalle de trois jours. La chute de la quantit?
de nitrates et de phosphates sert d'indicateur pour la croissance des populations
de bact?ries. La quantit? de phosphates refl?te surtout la croissance de
toutes les bact?ries h?t?rotrophes, tandis que la d?composition des nitrates
ne peut finalement concerner qu'un rapport concernant les d?nitrificateurs.
Un bon test phosphates ne doit pas manquer lors de l'utilisation de cette
m?thode.
D?s que des d?p?ts de bact?ries deviennent visibles sur les vitres et
la d?coration, il faut r?duire le dosage et certes d'environ un tiers par
rapport ? la quantit? actuelle. Afin d'emp?cher un probable ?croulement
des populations bact?riennes il est conseill? de ne pas arr?ter compl?tement
le dosage, mais de continuer ? travailler avec des quantit?s journali?res
plus faibles. Un contr?le r?gulier des param?tres, particuli?rement de
la quantit? de nitrates et de phosphates est tr?s important. D?s qu'il
n'y a plus nitrates d?tectables, il faut diminuer la dose d'un tiers ou m?me
de la moiti?. Pour les d?nitrificateurs les nitrates deviennent le facteur
limitant et la croissance des bact?ries se ralentit, raison pour laquelle
le dosage du carbone doit ?galement ?tre diminu?. Trop de carbone favorise
alors probablement la croissance d'autres bact?ries h?t?rotrophes, qui
deviennent visibles sous la forme de d?p?ts nuicosiques. Une concurrence
entre les d?nitrifiants et d'autres bact?ries h?t?rotrophes ne peut ?tre
exclue.
Pr?caution particuli?re dans le cas de bacs anciens
Une attention particuli?re doit ?tre port?e aux bacs ?g?s, dans lesquels
au fil des ann?es des quantit?s ?lev?es de substances nutritives ont ?t?
mesur?es, car aussi bien les coraux que les algues et les bact?ries se sont
acclimat?s ? ce milieu. Avec le dosage de la vodka il y a une intervention
brutale dans le syst?me et ind?pendamment de cela, que cette mesure soit
?valu?e positivement ou n?gativement, les organismes doivent s'y adapter.
Dans de tels aquariums l'augmentation du dosage de vodka doit se d?rouler
tr?s lentement durant six ? neuf mois et avec de longs intervalles entre
les augmentations, afin de ne pas subir de pertes. L? aussi le contr?le
de la quantit? de substances nutritives est tr?s important.
Conclusion
Il ne faut pas oublier, que cette m?thode ? base de vodka ne retire certainement
pas que des nitrates et des phosphates du syst?me, mais a un effet positif
sur l'alimentation et ainsi sur la croissance des coraux. Il ne s'agit donc
pas seulement d'une m?thode pour les aquariums ? probl?me, mais elle peut
absolument ?tre utilis?e dans des aquariums non charg?s, bien s?r en dosage
plus faible. Pour cela il faut que l'aquariophile d?finisse lui-m?me la
mesure id?ale ? partir de la dose propos?e au d?part de 1ml/100 l.
NDLR : Cette méthode d'élimination des nitrates et des phosphates a soulevé les passions en Allemagne. Si certains aquariophiles ont vu l'emploi de la méthode couronnée de succès quelques uns ont eu des échecs partiel dus à des raisons difficiles à déterminer. Cette méthode doit être utilise avec toutes les precautions qui s'imposent telles que décrites dans l'article. En aucun cas les auteurs ne pourraient être tenus pour responsables en cas de pertes d'animaux liées à l'utilisation de cette méthode. Il est prévu la publication d'un autre article concernant cette méthode de la part d'un autre auteur.
Avec l'aimable autorisation de M. Michael Mrutzek et Jörg Kokott
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