Installation du bac
Quand
on se lance dans l’aventure récifale, le choix du bac est un élément
déterminant :
- un
bac trop petit et nous aurions été amenés
à le regretter trop vite,
- un
bac mal conçu et les opérations de maintenance seraient
devenues fastidieuses.
N’étant
pas capables de réaliser notre cuve nous-mêmes –
manque de savoir-faire et de place – nous sommes partis en quête
de notre bac idéal dans les différents magasins
de la région.
Nous
recherchions un bac d’un volume brut de 700 l, fonctionnant sur
le principe du débordement, sans couvercle, ni de renforts
centraux et une forme et un meuble original. Notre choix s’est
donc naturellement porté sur un bac panoramique ayant 700
l brut, habillage et meuble de couleur bleue marine avec une cheminée
d’écoulement centrale.
Pour
la bonne santé des animaux, l’éclairage HQI a été
privilégié avec une rampe d’éclairage suspendue au
plafond. La puissance choisie est de 2 X 250 W plus deux tubes de lumière
bleue respectivement de 30W à l’avant et de 40 W à l’arrière.
La circulation
de l’eau se fait avec une pompe 1060 EHEIM situé dans le
bac annexe. Un osmolateur électronique contrôle le
niveau d’eau.
L’apport
régulier de calcium se fait par l’intermédiaire
d’un réacteur à calcium et d’une réserve
d’eau osmosée.
Une
filtration mécanique rapide a été élaborée
à l’aide d’un peu de mousse bleue et de perlon placés
dans la cheminée. Pour la filtration chimique, un écumeur
RATZ de 2000 l/h donne à l’eau une transparence cristalline.
Le
brassage est assuré par deux pompes TURBELLE 7410P électroniques
placées en hauteur de chaque côté du bac.
Très
vite, nous nous sommes aperçus qu’un groupe froid devenait
indispensable pour refroidir l’ensemble. En effet, de larges baies
vitrées font entrer un soleil agréable mais réchauffent
aussi rapidement le salon et le bac. Nous avons donc installé
une refroidisseur connecté à un thermostat électronique
et une deuxième pompe 1060 EHEIM pour assurer la circulation
d’eau fraîche. L’eau est maintenue à une température
de 25°C.
Le récif
Notre récif à été conçu suivant la méthode dite du" récif flottant ". Les roches sont toutes posées sur une structure en PVC et non pas à même la glace de fond, ce qui assure une libre circulation de l’eau entre et sous les pierres. Ce procédé permet d’éviter une stagnation des sédiments et les problèmes qui peuvent s’en suivre lorsqu’ils sont en trop grande quantité.
Dans un premier temps, nous avions placé, sous le récif, une petite pompe MAXI-JET 750 qui facilitait l’évacuation des sédiments sur un côté du bac. Cela nous a posé quelques problèmes de maintenance : les sédiments n’étaient pas franchement évacués sur le côté, leur aspiration n’en était qu’à peine facilitée et la pompe, posée à même le sol, n’était pas accessible rapidement : il fallait soulever une pierre qui la cachait, le tout à 65 cm de profondeur. D’autre part, la crépine s’encrassait très rapidement.
Suite au déménagement du bac l’été dernier, quelques modifications sur notre " récif flottant " ont été apportées. Les structures en PVC ont été remaniées apportant un confort notable à l’accès du récif. Puis, un système de tuyaux permet à deux pompes Maxi-Jet 1000 d’évacuer l’essentiel des sédiments sur un côté du bac. Ces deux pompes sont placées près de la surface et le nettoyage de la crépine et l’entretien des pompes est maintenant vraiment plus simple.
Habitant en milieu urbain et n’étant pas sûrs de la stabilité dans le temps des paramètres de l’eau de conduite et de sa qualité, nous avons opté pour un osmoseur. L’eau est ainsi fabriquée sur place. Les osmoseurs actuels sont compacts, faciles à installer et permettent un réel confort d’utilisation en fabriquant à la demande de l’eau de qualité satisfaisante.
Les animaux
Les herbivores
Pour commencer, 100 kg de roches vivantes ont été introduites et ce, en deux fois à quinze jours d’intervalle. Elles sont restées sans éclairage afin que le démarrage du bac se fasse en douceur et surtout sans explosion d’algues. Après 1 mois, nous avons commencé par éclairer le bac de façon progressive d’abord avec les tubes bleus puis les HQI. Dès les premiers jours d’éclairage, une vingtaine d’escargots herbivores Astrea ont été introduits. Ils ont commencé tout de suite leur travail et ont probablement joué un rôle important dans la lutte contre les algues puisqu’il n’y a eu à aucun moment une explosion d’algues filamenteuses.
Les poissons
Le
peuplement du bac en poissons s’est fait de façon très
progressive toujours dans un souci de ne pas perturber le milieu
encore fragile et sensible aux variations. Les chirurgiens jaunes
ont eu l’honneur d’être les premiers poissons à nager
dans le bac. Nous avons choisi Zebrasoma flavescens pour
leur qualité d’herbivores insatiables et pour leur éclat
lumineux, puis nous avons introduit successivement sur plusieurs
mois :
1 Paracanthurus hepatus,
1 Pseudocheilinus hexataenia,
11 Chromis viridis…
Les coraux
Lorsque
les paramètres de l’eau ont été complètement
stabilisés, notre premier corail fût Sarcophyton
sp ; d’abord de couleur plutôt beige marron, il
prit au fil des mois une couleur plutôt jaune éclatant,
de toute beauté. Le peuplement en coraux se fit ensuite
en douceur en essayant d’harmoniser les coraux durs avec les coraux
mous.
Actuellement,
nous orientons le bac vers une population mixte de coraux suite à
de nombreuses boutures de coraux durs qui ont maintenant une taille raisonnable.
Nous apprécions chez Acropora sp les couleurs aux tons verts
bleus ou violets qui tranchent avec des espèces " plus classiques "
de coraux mous comme Lithophyton, Sarcophyton…
Cela nous donne un bac avec des couleurs et du contraste et les ondoiements rendent le bac bien vivant à l’image de ce que J. SPRUNG aimerait voir dans les aquariums (cf. Aquarium récifal Vol.2 § 7). C’est pourquoi, nous essayons de maintenir en parfaite harmonie l’ensemble des coraux en veillant à éviter les interactions entre les espèces peu compatibles. Les coraux ayant une croissance non négligeable, nous avons été amenés à les déplacer plusieurs fois. Maintenant, cela devient un véritable casse-tête car la place finit par manquer.
Aujourd'hui
Le bac est en parfaite santé. Les paramètres physico-chimiques sont très stables. Peu de changement sont faits pour ne pas perturber l’écosystème. Les poissons sont au nombre de 17 : 1 Zebrasoma flavescens, 1 Paracanthurus hepatus, 1 Zebrasoma desjardinii, 1 Pseudocheilinus hexataenia, 1 couple de Synchiropus splendidus et 11 Chromis viridis .
Nous n’avons pas remarqué d’incompatibilité entre les poissons présents dans le bac. Parfois, Zebrasoma flavescens et Zebrasoma desjardinii se chamaillent un peu mais sans grande méchanceté.
La population de coraux durs est la suivante : divers Acropora sp, Seriatopora, Fungia, Favia, Catalaphylia jardinei, Tubipora musica, Caulastrea, Turbinaria reniformis, …
Ils côtoient la population de coraux mous : Sarcophyton sp., Nephthea spp., Sinularia, Cladiella spp., Pachyclavularia violacea, Discosoma, Xenia, Parazoanthus gracilis…
Quelques bénitiers sont présents ainsi qu’une crevette Lysmata amboinensis.
Fiche technique
Aquarium
récifal conçut suivant la méthode berlinoise
brut volume 700 litres
Lumières : HQI 2 X 250 W + 2 tubes bleus BlueMoon
Brassage : 2 pompes TURBELLE (TUNZE) 7410P + 2 MAXI-JET 1000 (sous
le récif)
Écumeur : RATZ de 2000 l/h
Réacteur à calcium
2 pompes EHEIM 1060 pour le refoulement et le refroidisseur
1 osmolateur
Combisan et oligo-éléments Aquarium Systems
Maintenance
Notre rituel en passant devant le bac après une longue journée de travail est de compter les poissons pour voir si tout ce petit monde répond à l’appel. Cette tâche est d’autant plus aisée qu’ils ont pris l’habitude de venir nous voir dans le coin droit du bac lorsque nous arrivons dans la pièce quand ils ont faim. Il convient de penser que c’est plus pour réclamer à manger que pour nous demander si nous avons passé une bonne journée ! ! ! Cette manie des poissons, quand ils ont faim, nous permet parfois de nous rappeler à l’ordre quand nos oublions de les nourrir !
Les poissons sont nourris deux fois par jour en petite quantité. Le délai des repas dépasse rarement une minute, ce qui évite au maximum une pollution toujours néfaste. La nourriture, principalement surgelée, est rincée à l’eau claire avec un petit tamis afin d’éliminer au maximum les déchets organiques. Nous voulons la nourriture variée pour éviter les carences qui pourraient en résulter. Les chirurgiens ont droit ainsi à un apport journalier en épinards, (les algues comestibles étant quasi inexistantes dans le bac), et à de la banane (pour les vitamines) de temps en temps. Le reste de la nourriture est composé d’Artémias, de mélange de fruits de mer hachés, de krill, de moules, de granulés vitaminés… avec un changement de menu à chaque repas et ce, toujours dans un souci d’alimentation variée et équilibrée. Tous les poissons ont été habitués à ce régime dès le début et ne boudent aucun repas.
Un petit coup d’œil sur les différents matériels permet de s’assurer de la bonne marche de l’ensemble. En règle générale, aucune intervention n’est à réaliser.
Toutes les observations notables et les interventions techniques sont consignées dans un journal. Ceci permet à tout instant de remonter dans le temps et parfois de comprendre certaines réactions des animaux ou du bac en fonction des différents paramètres qui ont pu changer. Parfois, il peut se passer plusieurs semaines avant qu’une petite modification en apparence banale (par exemple, la durée de l’éclairage) provoque une réaction des animaux.
L’entretien hebdomadaire
En premier lieu, nous contrôlons les différents paramètres physico-chimiques. Nous ajoutons très régulièrement des oligo-éléments et du COMBISAN pour minimiser les variations chimiques. Le milieu marin reste plus stable et se rapproche plus du milieu naturel.
Les vitres sont nettoyées, le bol de récupération de l’écumeur est vidé et lavé.
Les algues trop envahissantes sont arrachées à la pince. Malheureusement, quelques Valonia subsistent. Elles sont éliminées systématiquement dans la limite du possible, mais il reste toujours un endroit hors d’atteinte…
Les Xenia ont envahi rapidement toute la zone qui leur était destinée. Deux espèces se partagent ce territoire. Elles sont maintenant circonscrites pour limiter leur croissance.
Nous veillons aussi à ce que les sédiments dans le bac ne soient pas trop importants. Quand ils dépassent un seuil qui nous semble critique, nous les aspirons. Cela ne présente pas de problème particulier ; les sédiments sont chassés sur le côté grâce a nos deux pompes placées sous le récif.
L'entretien semestriel
Il s’agit principalement du nettoyage des différentes pompes avec démontage complet de ces dernières, du changement des tubes fluorescents ou HQI et de quelques divers petits travaux ou bricolages souvent destinés à améliorer l’entretien et le confort de l’aquariophile
Christine & Thierry DURAND-VERHAEGHE
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